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Petite histoire de la science fiction : Imaginaires Rationnels – 2/2

La science-fiction construit des imaginaires, toutes sortes d’imaginaires, qui vivent à travers nous et contribuent à modeler la manière dont nous percevons le passé et le présent, mais qui surtout peuvent influencer la manière dont nous envisageons l’avenir. En ceci, il ne saurait être superflu d’examiner les imaginaires rationnels dans lesquels nous baignons, et d’essayer de voir où ils nous emmènent.

L’entre-deux-guerres : pulp et space-opera

Dans les années 20, aux États-Unis, un type de publication de masse connaît un grand succès : les magazines pulp. Gros tirages à moindres frais sur papier grossier, ces périodiques vendus une bouchée de pain publient des nouvelles et des sagas en feuilleton, généralement de piètre qualité, et leur très large diffusion a joué un rôle cardinal dans la création des mythes américains que sont le western et le polar. C’est en 1926 qu’un immigré luxembourgeois, Hugo Gernsback, déjà versé dans la publication de magazines de vulgarisation scientifique, lance le premier pulp entièrement consacré à la « scientifiction », Amazing stories. Le terme va évoluer en « science-fiction » en 1929 lorsqu’il commence à publier un second pulp, Wonder Stories. A l’instar de Jules Verne, le but avoué de Gernsback réside dans la vulgarisation et la promotion des sciences via des récits d’aventure. Seulement, outre les rééditions des œuvres de précurseurs européens tels que Verne et Wells, ces publications sont exemptes de qualités littéraires comme de rigueur scientifique. Une saga comme celle de Buck Rogers concentre par exemple nombre des grosses ficelles qui caractérisent les récits pulp de l’époque : un héros chevaleresque à l’équipement futuriste combat un adversaire très méchant à travers le système solaire, et ça fonctionne puisqu’il apparaît dans Amazing en 1928, est adapté en comics en 1929, à la radio en 1932, et le premier jouet pistolet-laser, calqué sur celui du comics, voit le jour en 1934. Bien qu’étant à l’origine des récits d’épopées transposés dans un contexte futuriste, les imaginaires de la jeune science-fiction prennent rapidement du corps au début des années 30 et ces distrayantes histoires de héros allant rosser des gredins de planètes en planètes se multiplieront sous l’étiquette de space-opera.

« Âge d’Or » et Hard-SF : vers une science-fiction sérieuse ? 

Malgré la médiocrité générale de ses publications, en créant le premier pulp spécialisé Hugo Gernsback a néanmoins érigé ces littératures en tant que genre et donné à la science-fiction son premier élan. Et c’est à partir de 1938, lorsque le très exigent John W. Campbell prend la direction du pulp Astounding, que le genre va commencer à se libérer des imaginaires traditionnels pour devenir quelque chose de plus singulier. S’il est lui aussi un scientiste convaincu, Campbell ne se satisfait en revanche pas de l’absence de rigueur scientifique de la SF des années 30. Il va donc diriger Astounding d’une main de fer et pousser de nombreux jeunes auteurs à développer une science-fiction où le fond se mêle à la forme : une connaissance pointue du fait scientifique, portant un récit rationnel, qui explore le développement technologique et ses conséquences, toujours essentiellement positivement connotées à ce stade. De nombreux auteurs font ainsi leurs premiers pas dans Astounding, dont entre autres Isaac Asimov (qui invente le terme de « robotique » en 1941), Robert A. Heinlein ou Arthur C. Clarke.

Cette génération de jeunes auteurs va cependant être profondément marquée par le traumatisme civilisationnel que constitue le bombardement atomique de Hiroshima, puis de Nagasaki, en août 1945. Outre la généralisation de l’horreur pendant la Seconde Guerre mondiale, le fait que l’extrême pointe de la technologie serve en premier lieu à concevoir une arme aussi terrifiante va détourner nombre de ces auteurs de l’apologie des technosciences qui faisait leur credo. La noirceur s’invite alors dans les imaginaires de science-fiction, et l’on voit apparaître un certain nombre de récits qui, toujours avec une volonté de précision scientifique, s’évertue à décrire de grandes catastrophes nucléaires conduisant à la fin de l’humanité. Le thème de l’invasion extra-terrestre est aussi largement investi à cette époque, et le martien (de la planète rouge !) étant une menace aisément identifiable au péril communiste, certains films sont souvent assimilables à de la propagande antisoviétique.

Sobriété et fonctionnalité, une vision caractéristique de l’imaginaire Hard-SF dans 2001 : L’odyssée de l’espace, Stanley Kubrick, 1968

Les années 50 constituent en tout cas une période de notable accélération pour la science-fiction, tant quant à sa diffusion que dans l’évolution des formes qu’elle prend. Le développement du livre de poche donne aux auteurs accès au roman, alors qu’ils étaient jusqu’alors limités à la nouvelle, et le remplacement progressif du pulp par des magazines petit-format va faire sortir le genre de la publication cheap où il stagnait. Simultanément, le retour des grandes productions hollywoodiennes, leur export soutenu à l’international et la démocratisation de la télévision permettent à la SF d’accéder plus largement au 24 images/seconde. Ces changements de forme vont permettre à la SF américaine d’essaimer à l’étranger, revitalisant le genre au Royaume-Uni dans un premier temps, puis assez rapidement dans le reste du monde.

D’autre part, la paranoïa collective suscitée par la peur de la bombe et l’ambiance de course à l’espace entre russes et américains va forcer Campbell et son écurie d’auteurs à modifier leur approche s’ils veulent maintenir une forme de foi en la science, ce à quoi ils parviendront en entreprenant de projeter les prochains pas de l’exploration spatiale tout en insistant plus sur la composante scientifique. En 1947, Robert Heinlein propose d’ailleurs de désigner cette approche sérieuse de l’anticipation scientifique par l’expression speculative-fiction, afin de la démarquer de la science-fiction, terme trop associé selon lui au space-opera fantaisiste toujours très en vogue. Si l’expression créée par Heinlein ne rentre pas vraiment dans les usages on distingue tout de même ce type de fiction comme relevant de la Hard-SF, de la science-fiction basée sur les sciences dures, et cette période dominée par Campbell (≈ 1938-1950) sera souvent perçu comme « l’Age d’Or de la science-fiction ».

Soft-SF et speculative : un contexte de contestation

D’un autre côté, le contexte de libéralisme marchand et de chasse aux sorcières encourage quelques auteurs à orienter leurs œuvres sur un ton de critique sociale et politique : dans Planète à gogos (1954), Pohl et Kornbluth décrivent par exemple une surprenante future société ultra-consumériste, dirigée par des agences publicitaires. Farenheit 451 (1953), de Ray Bradbury, utilisera le thème plus sinistre de la dystopie pour envisager une société américaine obnubilée par les loisirs télévisuels où l’élévation de l’esprit est perçue comme une menace pour les foules. A travers de nouveau magazine comme Galaxy (dirigé par Pohl), les années 50 voient donc émerger une SF moins obsédée par la pertinence scientifique et plus orientée sur la description de faits sociaux.

Cette nouvelle approche, plus axée sur la projection des conséquences humaines du progrès que sur ses caractéristiques techniques, s’ancre aussi dans la naissance des mouvements contestataires américains que représentent la génération Beat ou la lutte pour les civil rights menée par Luther King. Et comme ces mouvements, elle va évoluer et aboutir à une véritable explosion dans les années 60, la New Wave, en intégrant les problématiques de cette décennie qui cumule, pêle-mêle, la remise en cause du patriarcat, l’émergence d’une culture des drogues, la libération sexuelle, les guerres de décolonisation (et celle du Viêt-Nam), le développement des transports et des communications, ou encore le caractère effectif de la conquête de l’espace.

Si ce dernier thème trouve un superbe hommage mêlant Hard-SF et profondeur psychanalytique à travers 2001 : l’Odyssée de l’espace (dir. Stanley Kubrick, scén. Arthur C. Clarke, 1968), les thèmes plus sociaux vont largement inspirer une vague d’auteurs émergents, donnant lieu à une profusion d’œuvres stylistiquement et politiquement marquées par une volonté de rupture avec la vieille garde campbellienne. Ursula Le Guin va par exemple abondamment user des théories anthropologiques pour imaginer des civilisations extra-terrestres complexes dont les comportements questionnent nos propres fonctionnements. Dans le bloc de l’Est, les frères Strougatski vont utiliser des procédés semblables pour dénoncer l’autoritarisme dans Il est difficile d’être un dieu (1964) et L’Île habitée (1969), ce dernier leur valant d’ailleurs la censure du régime. Philip K. Dick, auteur extrêmement prolifique, va décliner (entre autres) les thèmes du contrôle étatique, du cataclysme nucléaire, de l’androïde, des drogues, des univers parallèles, etc…, en questionnant régulièrement la constance de la réalité à travers une œuvre empreinte d’une forte dimension psychologique. On parle parfois de Soft-SF (par opposition à la Hard-SF) pour illustrer la tendance à emprunter aux sciences humaines qui caractérise une grande partie de cette New Wave. La notion de speculative-fiction refait quant à elle son apparition, revendiquée par ces auteurs contestataires afin de souligner la plausibilité des évolutions sociales qu’ils projettent.

La publication en 1965 de Dune, de Frank Herbert, consacre l’apparition d’un nouveau type de roman : le livre-univers. L’attention est ici mise sur le cadre : Herbert place son récit dans une civilisation d’un futur lointain dont il va minutieusement décrire tous les aspects, couvrant dans une approche encyclopédique les systèmes de croyances, l’organisation sociale, les écosystèmes, l’économie, le tissu linguistique, les types de gouvernances, les moyens de production, etc… Tous ces éléments sont agencés en une architecture d’interactions extrêmement complexe fournissant à l’auteur une gigantesque métaphore pour exprimer ses pensées critiques sur notre civilisation.

Répression d’une émeute de la faim dans le futur surpeuplé de Soleil Vert (Richard Fleisher, 1973).

Le semi-échec de la contre-culture des années 60 et la désillusion qui a suivi, le climat de récession et de répression qui s’installe autour du choc pétrolier, vont faire des années 70 une période de cristallisation de la SF sur la question du devenir de la civilisation et de la survie de l’espèce. Les thèmes de la surpopulation, de la montée de la violence et de la dérive autoritaire priment, et semblent d’ailleurs faire écho aux angoisses de la population car on les retrouve au cinéma, notamment dans Soleil Vert (Richard Fleischer, 1973) ou dans Orange Mécanique (Stanley Kubrick, 1971). Cette approche qui consiste à projeter un futur immédiat où l’Homme se met en danger en tant qu’espèce par la déstructuration de la société et la destruction de son habitat (la Terre) relève de la veille prospective, et répond à l’époque à un besoin de certains auteurs de « tirer l’alarme », comportement proche de celui des « lanceurs d’alertes » modernes, mais ce courant va s’essouffler avant la fin des années 70, peut-être entre autres à cause de sa propension à s’enfoncer toujours plus dans la noirceur afin de provoquer le choc et la réaction salutaire.

L’épuisement des 70’s : divertissement de masse vs. critique underground

Ce qui nous amène à la période suivante, celle du capitalisme féroce de Reagan et de Thatcher, marquée par une paupérisation massive des populations et la perte de droits sociaux, qui se manifeste spectaculairement en science-fiction par… le grand retour du space-opera. Avec l’incroyable succès de Star Wars (George Lucas, 1977), Hollywood abandonne les sombres films catastrophistes de la période précédente et s’engouffre dans la SF de divertissement. Aux États-Unis, les programmes universitaires de littérature commencent à intégrer des ateliers d’écriture de SF, normalisant en quelque sorte le genre sous une forme bankable et canalisant certainement une partie des auteurs qui y passent. Le résultat est au final assez représentatif des années 80 : l’URSS agonise, l’Ouest voit ses mouvements contestataires remplacés par la télévision et l’ultra-compétition mercantile, et dans ce décor une partie de la SF fait office de panem et circenses dans la pax americana. L’autre partie, celle qui cherche plus à dénoncer qu’à divertir, tendra à se maintenir dans les mythologies de violence ou de décadence que l’on retrouve dans Blade Runner (Ridley Scott, 1981), la trilogie Mad Max, ou encore New York 1997 (John Carpenter, 1981).

Dans l’édition de 1984 de son Histoire de la science-fiction, Jacques Sadoul titre la période 1973-1984 « Régression » et déplore le manque d’innovation et de recherche, ou le fait que des auteurs comme Asimov se fourvoient dans l’écriture de suites à des romans terminés quarante ans plus tôt (parlant de Fondation). Il faut bien reconnaître qu’à cette époque, la science-fiction a parcouru l’essentiel de son processus de construction : elle est très largement diffusée, intègre aussi bien les sciences dures que les sciences humaines, a su s’éloigner de sa fonction première d’apologie des sciences et techniques et a plutôt bien supporté les expérimentations stylistiques des années 50 et 60. Elle est devenue un genre mature, constituant déjà un solide bassin d’imaginaires collectifs, mais connaît peut-être quelques difficultés à se renouveler, semblant ainsi entrer dans une phase de stagnation. Sadoul ne se résigne cependant point, et il conclut son introduction en estimant que dans une éventuelle prochaine édition, il devrait rajouter un chapitre intitulé « Progression » pour la période d’après 1984. Son pronostic s’avérera en deçà de la réalité.

C’est en fait la rapide accélération du développement des technologies informatiques qui s’amorce dans les années 80 qui va fournir à la SF un support de choix pour faire peau neuve.

Renaissance cyberpunk

En 1984 paraît Neuromancien, roman de William Gibson contant les activités underground  d’un hacker déchu, dans un futur proche dystopique caractérisé par l’existence d’un réseau informatique global et une forte pénétration de la technologie dans les objets et dans les chairs. Ce roman atteindra assez rapidement une très large diffusion et un succès tel qu’il sera perçu comme le fondateur d’un nouveau courant de SF, reprenant le thème de l’imprégnation de la société et des corps par l’informatique : la vague cyberpunk est née, explorant l’interface homme/machine comme point d’intersection de deux mondes : le réel et le virtuel.

En repensant aux premiers pas de la SF au XIXe siècle sur fond de révolution industrielle, on peut ici envisager une forme d’analogie : l’essor de l’informatique constitue en soit une révolution technologique comparable à la domestication de l’électricité un siècle plus tôt, tant par son ampleur que par la modification des comportements qu’elle va induire. A l’instar de la proto-SF de Verne et Wells, le cyberpunk va s’attacher à anticiper les développement du grand tremblement technologique qui a provoqué son émergence, à ceci près que les adeptes du cyberpunk n’auront pas à partir de rien, la SF étant à présent un genre largement diffusé, riche d’un siècle d’évolution, et à peu près débarrassée de ses illusions sur la supposée bienveillance intrinsèque de la science et de ses rejetons.

En somme, le cyberpunk forme le premier mouvement d’une science-fiction aboutie qui soit synchronisé avec une révolution technologique majeur. La pérennité d’un terme comme « cyberspace » (ici mis en images en 1995 dans Jonny Mnemonic), conçu par Gibson et figurant dans Neuromancien, est assez représentatif de l’influence que va avoir le genre sur les nouvelles technologies :  le cyberpunk est un créateur de mythes pour une technologie elle-même en train de se créer.

Quoi qu’il en soit, le courant cyberpunk se répand rapidement dans les milieux underground,  les Japonais étant d’particulièrement réactifs dans la mise en images de sa sombre esthétique à travers des mangas comme Ghost in the shell (Masumane Shirow, 1989) ou des films comme Tetsuo  (Shinya Tsukamoto, 1989). Au début des années 90 on peut commencer à entendre parler de son évolution en post-cyberpunk, mais j’ai personnellement tendance à penser que l’on reste dans le même mouvement, simplement contraint de se réactualiser en fonction des évolutions technologiques et du contexte géopolitique de mondialisation qui suit la chute du Bloc de l’Est. J’adopterai la même position concernant le biopunk que l’on voit émerger dans le années 2000, explorant les mêmes pistes mais axé sur les biotechnologies et particulièrement sur la génétique.

Avant de conclure, je mentionnerai tout de même le courant steampunk : contemporain du cyberpunk, ce courant rétrofuturiste assez fantaisiste explore l’idée de sociétés ayant continué à développer l’énergie vapeur faute d’avoir accès à mieux, créant ainsi une esthétique composée de cyborgs à vapeur, d’architecture eiffelienne revisitée, de grosses machines d’airain et de ballons dirigeables… Du point de vue de la speculative-fiction l’exercice présente assez peu d’intérêt, mais il est en quelque sorte plaisant de se dire que le steampunk cherche à montrer ce qu’aurait été la science-fiction de l’époque victorienne si elle avait bénéficié du recul de la SF moderne. C’est une sorte de pont paradoxal entre deux révolutions techniques.

Shanghai en 2027, dans le jeux cyberpunk Deus-Ex : Human Revolution (Square Enix, 2011). La ville, omniprésente et oppressante, sombre et anonyme, constitue l’environnement principal dans le courant cyberpunk.

Pour finir

Ces dernières années, la SF a atteint un point où la notion de courants ou de sous-genre est devenue quasiment caduque. A la manière de la musique populaire, où l’intersection des influences rends quasiment impossible toute forme de classification – on ne sait plus vraiment ce qui est rock, jazz, pop, électro,… – on peut considérer que chaque nouvel ouvrage de SF va enrichir une sorte de gigantesque imaginaire collectif décloisonné qui forme lui-même le socle d’inspiration des ouvrages à venir. Les grandes thématiques de la science-fiction que sont le voyage spatial ou temporel, l’uchronie, la dystopie, l’utopie, la robotique, le catastrophisme (ou les récits post-apocalyptique), etc., continuent à être réactualisées en fonction des évolutions technologiques et des craintes et espoirs de notre époque, mais elles s’entremêlent régulièrement dans un même ouvrage, où peuvent par ailleurs se côtoyer des influences de divers courants traditionnels.

Ainsi, dans Déluge (2008), Stephen Baxter nous livre un récit catastrophiste très actuel (la montée du niveau des océans), sur un mode nourri de Hard-SF tout en se consacrant largement à la description des mécanismes sociaux des groupes de survivants, tout comme Christopher Nolan reprend le thème de l’exploration spatiale (Hard-SF encore) sur fond de catastrophe biologique dans Interstellar (2014). De même, Spike Jonze explore dans Her (2013) le thème cher au cyberpunk du rapport entre humains et intelligences artificielles, mais sur un ton moins sombre qu’à l’accoutumé et augmenté de réflexions sur la solitude à l’ère de la communication. Dans son cycle de la Culture, Iain M. Banks multiplie plus encore les influences en présentant une série de romans d’aventure relevant clairement du space-opera, décrivant le fonctionnement complet d’une société pan-galactique à la manière d’un livre-univers comme Dune, tout en faisant intervenir certaines données scientifiques dans le style Hard-SF, chaque ouvrage servant de base de réflexion à des problématiques actuelles ou en devenir, comme l’influence des croyances sur l’évolution des civilisations, l’inanité consubstantielle de la guerre, la place des intelligences artificielles dans nos sociétés ou le sens de la mort dans un monde transhumaniste…

Cette aptitude à croiser les influences, le niveau de maîtrise des imaginaires rationnels, la forte diffusion des œuvres et sa contribution à l’enrichissement permanent de l’imaginaire prospectif humain font de la science-fiction un genre mature, dont l’omniprésence est maintenant en mesure d’influencer de différentes manières les individus et les sociétés.


Retrouvez la première partie ici.